Quand la Team Sophia
travaille à accueillir le monde…
Le Monde vu de Sophia
Philippe Servetti, CEO de la Fondation Sophia Antipolis, et Alexandre Follot, directeur général adjoint à la CASA © DR
La technopole de Sophia Antipolis vient d’être sélectionnée pour accueillir le congrès annuel du réseau mondial des parcs scientifiques, des technopoles et des territoires d'innovation en octobre 2026. La rédaction s’est penchée sur les coulisses de cet événement structurant. Entretien croisé avec Alexandre Follot, directeur général du SYMISA / directeur général adjoint à la CASA, et Philippe Servetti, CEO de la Fondation Sophia Antipolis.
Il y a 40 ans, Pierre Laffitte était à l’origine de la création du réseau IASP pour International Association of Science Parks. En 2024, le réseau compte plus de 400 membres de toutes tailles répartis dans 80 pays sur les cinq continents. En termes de périmètre entrepreneurial, le réseau met en valeur l’écosystème de 115 000 entreprises. La technopole a récemment réactivé ses liens avec IASP. Dans quelle stratégie internationale et avec quelle ambition de positionnement ?
Alexandre Follot : Nous avons reçu début novembre les délégués du réseau IASP qui ont fait une première visite de repérage et qui ont commencé à s'imprégner de ce qu'est la technopole. L’accueil de ce congrès est une opportunité majeure pour renforcer la visibilité et l'attractivité de Sophia Antipolis, tant à l’international qu’en France. Notre stratégie depuis quelque temps est de repositionner Sophia comme leader dans son domaine et pour ce faire, nous utilisons trois leviers principaux. D’abord, une approche résolument intégrée. Les services du développement économique de la Communauté d’Agglomération, le SYMISA (Syndicat Mixte Sophia Antipolis) et la Fondation Sophia Antipolis travaillent en pleine articulation pour promouvoir l’écosystème. Ensuite, en termes plus concrets, le projet actuellement en construction du pôle alpha va intégrer des incubateurs, une partie d’EURECOM, le Business Pôle, les acteurs du développement économique et ainsi incarner un lieu totem en rassemblant un aperçu le plus exhaustif possible de tout ce qui fait l’ADN de Sophia. Le bâtiment sera livré l’année prochaine. Le troisième levier, c’est ce rapprochement récent avec le réseau et le Congrès à venir. On va accueillir le monde à Sophia Antipolis.
Philippe Servetti : Sophia Antipolis a été à l’initiative de la création du réseau mondial des parcs scientifiques, c’est donc tout naturellement que la Fondation, qui est membre du réseau au titre de la technopole, a fait acte de candidature au lendemain du congrès de Luxembourg en 2023. Cela fait partie de la stratégie intégrée dont parle Alexandre et la Fondation a été restructurée dans ce sens avec de nouvelles ressources et une équipe élargie. Dans cette Team Sophia – Fondation, CASA, SYMISA, écosystème - la Fondation Sophia Antipolis joue en quelque sorte le rôle du ministère des Affaires étrangères de la technopole. La feuille de route de l’équipe s’est organisée autour trois piliers principaux : le réseau IASP, la structuration d’alliances stratégiques avec des territoires qui nous ressemblent, et une politique d’attractivité des talents internationaux. Le fait d’avoir récemment réactivé les liens avec le réseau IASP a permis d'obtenir l’accueil du Congrès mondial en 2026 qui va être une vitrine internationale pour notre territoire. Pour tout dire, ce n’était pas gagné ! Nous avons déposé un dossier au printemps parmi 21 autres candidatures. Nous avons fait partie d’une première pré-sélection avec les parcs scientifiques de Dhahran en Arabie Saoudite et d’Edmonton au Canada. Le dernier coup de collier a été à Nairobi, fin septembre dernier, où la Team Sophia a défendu notre candidature pendant le Congrès 2024 du réseau qui s’est tenu à Nairobi. Le vote a eu lieu en Assemblée générale, le dernier jour du Congrès. Il était difficile de prévoir le résultat car tous les membres cotisants présents du réseau IASP sont susceptibles de voter et le résultat du scrutin reste dépendant de qui vient le jour J en Assemblée générale.
Alexandre Follot : J’ai l’habitude de dire que le processus de sélection, c’est un peu comme les JO. Quelque part, je trouve que c’est une bonne image, Sophia vient de gagner les Jeux Olympiques des technopoles.
Quel format va prendre l’événement ?
Alexandre Follot : Le Congrès est organisé sur trois jours, mercredi, jeudi, vendredi, par le réseau IASP lui-même. Il n’y a pas de tiers organisateur, c’est le réseau IASP qui a la main. Sur les deux jours précédant le Congrès, les lundi et mardi, la Team Sophia est aux manettes et l’objectif du début de semaine est d’associer au maximum l'écosystème en organisant plusieurs temps forts en collaboration pour que les participants au Congrès découvre la technopole au cœur. Le fait de travailler l’événement sur une semaine entière permet d’inclure deux week-ends ce qui est aussi stratégique. Le monde entier de la Tech va venir sur Sophia. L’objectif est que cela serve l’écosystème local en termes de retombées économiques et que des partenariats stratégiques réciproques se forment ou se renforcent. Cette année, au Congrès de Nairobi, plus de 800 personnes avaient fait le déplacement. On s’attend à 1 000 congressistes sur Sophia. Les professionnels du secteur de l’hôtellerie et de la restauration vont aussi être pleinement impliqués.
Philippe Servetti : Ce que l’on cherche à décliner, c’est une logique de positionnement de marque territoriale avec une volonté de faire de Sophia la marque de référence en Tech for Humanity / Tech for Good. Tout ce qui touche aux technologies qui répondent aux grands enjeux de la planète va être au cœur du Congrès. C’est ce positionnement qui va être le fil conducteur qui est en train d’être calibré avec l’équipe organisatrice du réseau. IASP souhaite en profiter également pour marquer un renouvellement visible dans le concept même de l’événement. Ils veulent faire de l’édition 2026 un marqueur.
Qu’attendez-vous de l’écosystème ?
Alexandre Follot : Le modèle économique d’une telle approche ne peut que reposer sur un mélange d'investissements publics-privés intelligent avec un alignement stratégique pour promouvoir le territoire. L’écosystème a un rôle important à jouer dans cette Team Sophia et beaucoup d’acteurs ont déjà cet esprit collectif.
Philippe Servetti : Plus on sera uni et coordonné dans la préparation de ce Congrès, plus on aura d’effets leviers, et à terme, de retombées. L’événement a vraiment vocation à fédérer les entreprises, laboratoires et institutions sophipolitaines, avec la visée d’établir des partenariats internationaux stratégiques. Sophia Antipolis a signé cette année un partenariat avec le plus grand parc scientifique du monde, le Research Triangle Park en Caroline du Nord. La collaboration avec le Massachusetts Institute of Technology monte également en puissance via l’entrée des Talents et le programme de stages que nous avons développés en collaboration avec les entreprises sophipolitaines et les laboratoires de recherche. Tout récemment, fin novembre, Sophia Antipolis a signé un accord avec Here East, le campus d’innovation londonien qui s’est développé au niveau de l'ex-parc olympique. Ce travail de fond devient aujourd’hui visible. Et ça continue...
Dans la même rubrique
Ephéméride géopolitique
1 janvier 2025 à 14:17
European by design
16 décembre 2024 à 02:26
Pour l’Océan
l’économie sera bleue ou ne sera pas
19 novembre 2024 à 10:56
Du Bureau des Affaires spatiales des Nations unies
à l’Ocean Space Forum de Monaco…
7 septembre 2024 à 11:58
Microplastiques en Méditerranée…
L'enjeu méconnu d'harmonisation des approches scientifiques
2 septembre 2024 à 10:42
Dans le rétro du WAICF 2024...
Grâce à l’IA, un droit de regard sur la vidéoprotection
4 mars 2024 à 08:51
Qu’en pensez-vous ?
Donnez-nous votre avis
Pour vérifier que vous êtes une intelligence humaine, merci de répondre à ce questionnement lunaire.