Valénergies,
un acteur en pointe de la transition énergétique
Énergivores
David Raguet, Président Directeur Général de Valénergies © Valénergies
Créée en 2008, Valénergies a longtemps été précurseur dans les solutions photovoltaïques en autoconsommation. Implantée à Mougins, la société a d’abord eu un développement essentiellement régional. Mais depuis quatre ans, avec l’arrivée aux commandes de David Raguet, Valénergies a incontestablement franchi un cap. Elle se développe désormais sur l’ensemble du territoire national en misant, outre l’autoconsommation, sur des centrales solaires dédiées à la revente d’électricité au réseau. Rencontre avec David Raguet pour dresser un premier bilan de cette stratégie qui a fait de Valénergies un acteur en pointe de la transition énergétique.
David Raguet, peut-on tout d’abord commencer par évoquer l’historique et les principales missions de votre société qui, à ses débuts, ne s’appelait pas Valénergies mais Valsolar ?
Effectivement, aujourd’hui nous écrivons une deuxième page dans l’histoire de Valénergies. Depuis que je suis arrivé il y a quatre ans, l’objectif et la stratégie de Valénergies visent à devenir un producteur d’énergies renouvelables indépendant, dans une logique de forte croissance. Ceci sur deux segments : l’autoconsommation, sur lequel nous étions des précurseurs et qui figurait déjà dans l’ADN de Valénergies, et celui des centrales raccordées au réseau Enedis dans lequel on injecte du kilowattheure.
Valsolar puis Valénergies ont réalisé de nombreuses installations sur Sophia Antipolis. Je pense en particulier à celle chez SAP Labs France qui avez des besoins spécifiques pour recharger son impressionnante flotte de véhicules électriques. Comment les avez-vous aidés concrètement ?
Nous avons développé cette centrale en autoconsommation avec l’objectif de répondre à l’ensemble de leurs besoins : l’alimentation de leurs bornes de recharge mais également de leurs bureaux. Nous avons procédé comme avec chacun de nos clients, en évaluant d’abord leurs besoins et leur profil de consommation sur toute l’année. Ceci avant même de regarder où nous allons implanter nos panneaux solaires. Après cette analyse, nous avons dimensionné notre centrale afin de répondre au mieux à leurs besoins en électricité. Par ailleurs, nous les avons accompagnés sur l’ensemble du projet, depuis les démarches administratives jusqu’au raccordement. En fait, nous livrons à nos clients des projets clé en main.
Pouvez-vous nous citer quelques autres installations emblématiques que vous avez réalisées sur la technopole ?
Sur Sophia, nous avons mis en service récemment une belle centrale en autoconsommation pour l’école d’ingénieurs EURECOM. Une centrale comprenant une installation en toiture et en ombrière de parking, à laquelle nous avons ajouté l’installation de nombreuses bornes de recharge pour voitures et vélos électriques. Nous nous avons aussi réalisé des installations sur des bâtiments du groupe Valimmo, notamment les projets SymphonIA et WTC.
Les centrales solaires et l’autoconsommation
L’un des principaux objectifs des solutions que vous proposez aux entreprises est de leur assurer une autoconsommation énergétique. Quels sont les avantages de l’autoconsommation ?
Il y en a plusieurs, mais pour moi l’aspect économique arrive en premier. Une entreprise qui se lance dans une centrale solaire a évidemment une démarche de transition énergétique, mais le premier critère reste économique. Aujourd’hui, nous proposons à nos clients de couvrir une partie de leurs besoins avec notre centrale, mais aussi de payer un kWh moins cher et à un prix fixe sur toute la durée du contrat.
Pour mettre en œuvre cette autoconsommation, vous avez développé une solution qui s’appelle Ellybox. En quoi consiste-t-elle ?
L’offre Ellybox reprend ce que je viens de dire sur l’énergie verte, le prix moins cher et le prix fixe. Elle a aussi pour particularité que le client n’a pas à financer la centrale. C’est nous qui portons le projet sur le plan financier en investissant dans la centrale. Nous la mettons ensuite à la disposition du client en assurant la maintenance et nous nous rémunérons sur le coût de l’énergie que nous vendons au client.
La part grandissante des centrales connectées réseau
Outre l’autoconsommation, vous proposez également des solutions dont l’objectif principal est la revente d’électricité au réseau. Quel est le type d’entreprises plus spécialement concerné ?
Ce sont des entreprises qui ont du foncier à disposition ou des toitures assez importantes, mais qui n’ont pas le profil pour faire de l’autoconsommation. Nous leur proposons de valoriser leurs bâtiments en installant des centrales qui vont être raccordés au réseau. Nous leur louons leurs surfaces de toiture pour implanter une centrale. Cette partie de nos activités est en forte augmentation. Ainsi, nous venons de finaliser un financement bancaire pour la construction de 35 centrales et dans ce portefeuille, il y a 75% de centrales en revente totale d’électricité et 25% en autoconsommation.
Une stratégie qui porte ses fruits
Il y a quatre ans lorsque vous avez pris les commandes de Valénergies, vous vous êtes fixé l’objectif de développer fortement l’entreprise sur l’ensemble du territoire national. Quel est aujourd’hui le premier bilan de cette stratégie ?
Ce bilan est clairement positif. Nous avons d’abord réorganisé l’entreprise pour l’adapter à la croissance qu’on attendait. Nous avons ainsi déménagé dans des locaux plus grands et nous nous sommes structurés à tous niveaux. Nous avons aussi triplé l’effectif de l’entreprise pour atteindre les 30 collaborateurs cette année. Ensuite, nous nous sommes développés sur le plan des projets en les multipliant par cinq ou six. Nous avons aujourd’hui entre 35 et 40 mégawatts de projets signés que nous allons construire dans les mois à venir. Nous sommes donc dans la bonne direction.
Pour augmenter encore les activités de Valénergies, vous misez également sur un élargissement de votre offre. Dans quelle direction ?
Nous avons mis en place il y a un an une gamme de hangars ou de manèges équestres photovoltaïques. Nous proposons ainsi de construire et de mettre à disposition gratuitement des hangars de différentes surfaces (de 1000 m2 à 3000 m2). En contrepartie, nous installons sur la toiture une centrale solaire que nous exploitons pendant 30 ans.
Quels sont désormais vos objectifs de développement à moyen terme ?
L’objectif que nous nous étions fixé était d’atteindre les 100 mégawatts de projets en exploitation. Aujourd’hui, nous en avons déjà 38 en portefeuille et nous respectons notre feuille de route. Cependant, nous la retravaillons actuellement pour nous donner de nouvelles perspectives. Tout en conservant une logique d’implantation régionale, nous mettons aujourd’hui l’accent sur un déploiement national avec une implantation partout en France. Nous travaillons également en termes de projets sur l’autoconsommation collective. Un domaine qui était très compliqué sur le plan réglementaire, mais qui a tendance à se simplifier aujourd’hui. Il y a donc un intérêt à revenir sur ce segment avec une centrale qui pourrait fournir de l’électricité à plusieurs consommateurs dont les besoins peuvent d’ailleurs être complémentaires.
La place du solaire dans la transition énergétique
A l’heure ou la transition énergétique est plus que jamais d’actualité, pensez-vous que le solaire a une importante carte à jouer en France ?
Selon moi, pour mener à bien la transition énergétique, le solaire constitue la carte principale à jouer en France. Tout d’abord, cette énergie devient très compétitive depuis quelques temps, y compris dans des régions pas très ensoleillées. De plus, c’est l’énergie la plus simple et la plus rapide à mettre en œuvre. On dispose par ailleurs de milliers et de milliers de m2 disponibles, aussi bien en toiture qu’au sol. Nous avons bien sûr des règles à respecter, mais le potentiel est énorme.
La Côte d’Azur est l’une des régions les plus ensoleillées de France, pensez-vous qu’elle n’exploite pas suffisamment son potentiel en matière d’énergie solaire ?
Ce n’est pas parce que notre région est très ensoleillée que l’on peut y mettre des panneaux solaires partout. Nous aimerions bien, mais ce n’est pas si simple. Outre les règles à respecter, toutes les toitures présentes sur la Côte d’Azur ne sont pas exploitables car les constructions de l’époque n’ont pas été préparées pour recevoir des panneaux solaires. Nous avons beaucoup de projets dans la région, mais ils concernent surtout des constructions neuves. Dans ce domaine, il y a vraiment nécessité de couvrir un maximum de surfaces et il faut absolument que les bâtiments soient d’emblée prêts pour recevoir du photovoltaïque.
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