En Pays de Grasse
La fabrique des cellules souches…
Polis
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On ne fabrique pas que des parfums et arômes à Grasse, on fabrique aussi des cellules souches. La société Phenocell s’est spécialisée dans la conception de tests phénotypiques pour la recherche et la découverte de candidats médicaments en utilisant une technologie innovante de reprogrammation cellulaire. Zoom sur une belle histoire entrepreneuriale…
La possibilité de produire des cellules souches de type embryonnaire à partir d'une cellule somatique ″adulte″ est le fruit de plusieurs années de travail d'un jeune médecin-chercheur japonais, Shinya Yamanaka, et de deux collaborateurs. L'idée était de reproduire artificiellement la condition ″souche″ des cellules souches embryonnaires dans les cellules somatiques en les forçant à exprimer des gènes clés. Moqué par la communauté scientifique, Shinya Yamanaka persiste dans son idée et réussit en 2006 à identifier un ensemble de quatre gènes suffisants pour redonner aux fibroblastes de souris les qualités originelles des cellules souches embryonnaires, de pluripotence et d'auto-renouvellement. Ces nouvelles cellules ont été appelées ″cellules souches pluripotentes induites″ (CSPi).
Transposée aux cellules humaines en 2007, cette technologie de reprogrammation cellulaire connaît un succès rapide et fait depuis l'objet d'un nombre important de publications et de brevets. Shinya Yamanaka reçoit le prix Nobel de physiologie/médecine en 2012, à l'âge de 50 ans. Les applications de cette technologie sont innombrables dans les domaines scientifiques et médicaux.
En tant que directrice de recherche à l'Inserm, Brigitte Onteniente intègre la technologie iPSC dans son travail dès 2008 afin d'évaluer son potentiel thérapeutique dans l'AVC. L'approche est très efficace chez l'animal, mais trop nouvelle pour être transposée à des applications cliniques à l'époque. Elle décide de créer Phenocell afin d'offrir au plus grand nombre la possibilité d'utiliser les CSPi en R&D.
Initialement dédiée au domaine des maladies rares, pour lesquelles la technologie est particulièrement adaptée, l'activité n'a pas trouvé le soutien institutionnel nécessaire à la production de CSPi pathologiques et s'est orientée vers deux secteurs plus généralistes : la peau et le système nerveux. Ces deux champs sont aujourd'hui les deux principaux domaines d'activité de Phenocell, qui a développé un panel d'outils de R&D innovants permettant d’offrir des approches analytiques très intéressantes pour les secteurs académique et industriel.
Créée en 2013 au Genopole d’Evry, Phenocell a bénéficié d'un environnement propice à son développement. En 2018, sa croissance nécessite la sortie de l'incubateur. La société choisit Grasse BioTech en nouveau port d’attache. Elle continue à innover et est notamment impliquée dans le projet RESCUE, réunissant également l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, le Centre national de la Recherche scientifique, Sorbonne-Université, l'Établissement français du Sang – Atlantic Bio GMP, pour travailler sur une nouvelle approche thérapeutique des victimes d'irradiation à forte dose.
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