Prix Pierre Laffitte 2025
12 doctorants à suivre

Par La rédaction, 20 octobre 2025 à 11:08

La Relève

L’automne est l’occasion d’un rassemblement un peu particulier dans le centre historique de la technopole de Sophia Antipolis. Depuis neuf ans, sur le campus sophipolitain de Mines Paris - PSL, un jury de chercheurs interinstitutionnel et interdisciplinaire mène le délicat exercice de sélection et de classement de trois travaux de recherche doctorale en cours parmi plusieurs thèses d’excellence menées par des doctorants azuréens.

C’est à l’initiative du professeur Elie Hachem que, chaque année depuis 2016, une dizaine de doctorants est sélectionnée pour présenter publiquement l’état d’avancée de leurs travaux. Toute la genèse du prix Laffitte est basée sur le principe de fertilisation croisée. Penser une recherche orientée par l’industrie sans vendre sa liberté de chercheur, pari largement réussi au sein de l’écosystème des Mines après 58 ans de pratique de recherche partenariale. En ciblant les doctorants en 2e année de thèse, le prix force à prendre du recul et à recentrer les travaux sur les questions d’impact sociétal et environnemental et sur la notion de bien commun. Cet exercice oblige aussi à sortir la tête des algorithmes et des modélisations 3D et à se projeter, en tant que jeune chercheur, sur sa contribution propre à la société qui l’a aidé à se réaliser. Pour mieux réajuster parfois. Dans cet éternel va-et-vient entre théorie et pratique.



Douze finalistes à suivre


Cette édition n’était pas en reste. Douze finalistes ont présenté leurs travaux dans des champs aussi divers que la cryptographie quantique, la santé, les environnements virtuels et les données satellitaires dans le contexte de l’exploitation des centrales photovoltaïques.


Hélène Lubrano di Scampamorte, doctorante à l’IPMC et à Université Côte d’Azur, s’est lancée dans des travaux novateurs en ce qui concerne le traitement de la douleur chronique en explorant les interrelations des protéines ASIC (Acid-Sensing Ion channels) et d’un lipide endogène, la lyso-phosphatidylcholine. Les travaux d’Aryamaan Jain, doctorant à Inria, portent sur la fabrique des environnements numériques pour des usages divers qui vont des jeux vidéo à l’aménagement du territoire. Rafael Luís Soares da Costa e Silva, doctorant à Université Côte d’Azur, dans l’équipe Inria Epione, s’est intéressé aux apports de l’IA dans la détection des arrêts cardiaques. Vincent Lannelongue, doctorant au CEMEF à Mines Paris PSL, est de train de creuser la piste de traitements personnalisés des anévrismes intracraniens.


Eloïse Da Cunha, orthophoniste doctorante au 3IA d’Université Côte d’Azur et au CHU de Nice, utilise dans ses travaux la parole spontanée en biomarqueur numérique intégratif, capable de détecter précocement les fragilités liées à l'âge et de prédire les trajectoires neurodégénératives. Les recherches de Thomas Prévost, doctorant au laboratoire I3S à Université Côte d’Azur, portent sur la cryptographie quantique et il a pu développer, en collaboration, un protocole de communication s’appuyant sur la distribution quantique de clé qui s’interface facilement avec les protocoles cryptographiques classiques au sein d’infrastructures technologiques existantes. Les travaux de Louis Hauseux, doctorant à Inria et Université Côte d’Azur portent sur les questions complexes de clustering et de classification. Étant donné un ensemble de données, comment regrouper automatiquement celles qui présentent de fortes similarités entre elles ? Cette tâche d’identification et d’assignation automatique à des groupes est fondamentale dans la recherche et dans l’industrie. La thèse de Domenico Caparello, doctorant à Université Côte d’Azur, développe des méthodes hiérarchiques de décomposition de domaine pour l'équation de Boltzmann multi-échelle.


Léa Guérandelle, doctorante au CEMEF à Mines Paris PSL, développe de nouveaux matériaux respectueux de la structure et des propriétés des tissus dentaires pour concevoir des restaurations dentaires contextualisés à chaque patient. Les travaux de Clara Vernet, doctorante au Laboratoire GeoAzur à l’Observatoire Côte d’Azur, portent sur le développement de technologies de Distributed Acoustic Sensing (DAS) permettant de détecter les ondes sismiques en milieu sous-marin, qui est étonnamment encore largement sous radar en comparaison du milieu terrestre. Sebastián Gallardo Díaz, doctorant à Inria / Université Côte d’Azur, s’est intéressé au rôle possible de l’IA dans l’optimisation des flux de production de journaux dans un contexte sectoriel malmené par la transition numérique en cours. Les travaux d’Amar Meddahi enfin, doctorant à Mines Paris PSL, au Centre Observation Impacts Énergie (O.I.E.), explorent l'intégration systématique des données satellitaires avec les imageurs terrestres du ciel et examinent les lacunes existantes dans la recherche qui entravent la mise en œuvre d'un tel cadre dans le contexte des prévisions solaires et de l'exploitation des centrales photovoltaïques.

Parution magazine N°50 (septembre, octobre, novembre)

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