La Croisette, reine du bal
Arts en scène
Ballet national de Marseille, (LA)HORDE, Tempo Vicino © Théo Giacometti
Au Palais des festivals de Cannes, on monte aussi les marches pour voir le spectacle vivant nous faire du grand cinéma tout au long d’une saison qui zappe toute seule, du théâtre à la danse, dans une formule à la fois populaire et pointue.
Et voilà, c’est reparti pour une nouvelle saison sur les chapeaux de roue. Connue pour ses fastes cinématographiques, Cannes sait aussi placer la barre haut pour développer une offre conséquente en matière de spectacles et de diversité de ses plaisirs de la scène. Adaptation d’un classique de la comédie italienne avec L’Argent de la vieille, menée tambour battant par Amanda Lear dans la reprise d’un rôle autrefois joué sur grand écran par la superstar mythique Bette Davis. Néo-théâtre de boulevard avec Piège pour un homme seul où Régis Laspalès et Michel Fau se donnent la réplique, celui-ci étant un orfèvre de la scène qui va volontiers puiser ses bonheurs dans un répertoire désuet qu’il remet au goût du jour pour en faire des succès bien asticotés. Une petite pointe d’accent qui vous fendra le cœur avec le Marius de Pagnol monté par la compagnie Jacques Biagini. Des concerts au grand angle du spectre musical français, de MC Solaar à Olivia Ruiz en passant par Eddy de Pretto, Obispo et Thomas Dutronc. Des humoristes affûtés, à l’image de Ahmed Sylla ou Manu Payet. Vous l’aurez compris, avec son triplex de salles (le Grand Auditorium Lumière et le théâtre Debussy du Palais des festivals, le théâtre Palais Stéphanie), la saison cannoise tient bien sa partition qualité grand public pour des rendez-vous, de qualité !
Invitation à la danse
Sur l’autre versant de sa programmation, la saison Croisette grimpe encore d’un cran, vers des points culminants de la création chorégraphique à la pointe de la danse contemporaine. Sans doute dans le sillage de sa Biennale de la Danse, qui est en train de prendre un rythme annuel (la chose sera actée officiellement dès la prochaine édition du festival mais elle l’est déjà dans les faits), dès cet automne, c’est un incroyable carnet de bal qui va emporter Cannes dans un tourbillon de rythmes et de gestes sans frontières, juste porté par des élans et des écritures du corps aussi puissantes qu’inspirées ! Alors, attention, accrochez-vous, le programme est renversant. Crystal Pite, Blanca Li, Hofesh Schechter, Angelin Preljocaj, Yoann Bourgeois, Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault, Lucinda Childs, Rachid Ouramdane, Ohad Naharin et Mats Ek… Voilà quelques-uns des noms de chorégraphes, dont certains sont des légendes de la danse (à l’instar de Lucinda Childs et Mats Ek), qui vont traverser le ciel cannois cette saison, au gré des ballets présentés et des compagnies qui leur feront escorte. Parmi celles-ci, le Ballet national de Marseille rebaptisé (La) Horde, GöteborgsOperans Danskompani, la Malpaso Dance Company, le Ballet Preljocaj, la Compagnie de Chaillot, la Yabin Dance Company (formation chinoise). La très attendue session de danse hip-hop, Break the floor international, sera aussi de la partie. On est là dans un prisme chorégraphique aux spectacles joyaux de fièvre, de fureur, d’invention. Ils font rayonner la plus haute idée de ce que peut être l’acte de danser aujourd’hui, sous toutes ses formes.
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