Sciences participatives
Le spatial au service des oléiculteurs

Par La rédaction, 2 décembre 2024 à 02:28

Quoi d'9 ?

L’olivier est un marqueur biologique du changement climatique. À l’origine du projet SCOLive, une volonté de mieux comprendre les dynamiques de pathologies de ces arbres pour aller vers un modèle prédictif à des fins de préservation du patrimoine.

Le projet SCOLive est un observatoire permettant de mieux comprendre les conditions d’apparition des maladies de l’olivier et d’anticiper les traitements. Grâce à une application mobile, il associe une diversité d’acteurs impliqués dans la culture de l’olive (individus, exploitants, associations, collectivités territoriales). Le projet s’appuie sur les sciences participatives pour récupérer des données. En termes d’usage, les premiers utilisateurs sont les particuliers récoltants et les exploitants oléicoles, qui peuvent suivre l’évolution géographique des maladies dans leur oliveraie, et les pépiniéristes qui vendent des oliviers d’ornement, également très impactés par les maladies de l’olivier.


La remontée d’informations est citoyenne, dans le sens où chaque individu ayant téléchargé l’application peut alimenter la base sur base de ses observations terrain. Les données sont géolocalisées et horodatées. Cela permet de cartographier l’aléa, de fournir des informations aux aires touchées, notamment sur les mesures prophylactiques à adopter, et de mener un diagnostic scientifique sur les conditions environnementales propices à l’expansion des maladies affectant les oliviers, l’enjeu à terme étant de développer un modèle prédictif.


À date, ce projet réunit un consortium porté par ACRI-ST, la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse et des laboratoires scientifiques, français, italien et espagnol, experts de la biologie de l’olivier et des modèles de niches écologiques. Le Syndicat interprofessionnel de l’Olive de Nice accompagne également le projet. Si le projet s’inscrit dans le contrat de transition écologique du Pays de Grasse, il possède un fort potentiel d’extension géographique sur les départements voisins d’une part, et aussi plus largement, sur les autres pays du bassin méditerranéen.


L’outil de remontée d’information citoyenne et d’analyse environnementale a été développé par ACRI-ST sur base de modèles et observation de la Terre large échelle et de technologies de téléphonie mobile classiques. Il permet de contextualiser l’observation dans son environnement (vent, pluviométrie, densité de végétation) grâce à un lien direct avec les données satellites Copernicus et les données Sentinel-2 et Sentinel-3. Ces informations sont ensuite exploitées pour définir des niches écologiques en faisant intervenir de l’intelligence artificielle (type MLP/NN).

En 2022-23, plus de 700 observations participatives ont été remontées via l’application, essentiellement à partir du pays grassois, et également avec des retours du Maroc, de Tunisie et jusqu’en Afrique du Sud, témoins d’un intérêt des pays producteurs d’olives. Ce qui est observé sur le terrain sert de référence à la signature spectrale de l’imagerie fournie par les satellites.

Parution magazine N°47 (décembre, janvier, février)

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