BRP et BESIGN
à l’écoute de la génération Z

Par La rédaction, 3 septembre 2024 à 11:11

La Relève

Il y a 18 mois, BRP inaugurait son centre de design et d’innovation européen sur la technopole de Sophia Antipolis. Soucieux d’investir l’écosystème local sur le long terme, ils misent résolument sur la génération Z azuréenne pour façonner les mobilités de demain. En partenariat pédagogique avec l’école cagnoise de design BESIGN, quinze étudiants ont planché sur deux projets d’exploration du milieu marin. En commun : nomadisme, partage et slow motion.

CCS, Humber, Rubika, universités du Québec, de Laponie et de Lahti en Finlande…

BRP est familier des compétitions internationales de design. À l’initiative de Denys Lapointe, chef de la direction du design de la société, un challenge inter-écoles reconnu par les Nations unies du design, la World Design Organization a lieu chaque année autour d’une quarantaine de projets.


Cette année marque la première édition d’un partenariat qui a tout intérêt à perdurer. Nicolas Deluy, directeur de l’antenne BRP de Sophia Antipolis et chef des services Concepts avancés et Design pour l’antenne européenne du département Design & Innovation, s’est rapproché de Maurille Larivière, co-fondateur de deux écoles de design : Strate, il y a 25 ans avec Jean-René Talopp et Jean-Pierre Sciamma, et plus récemment BESIGN qui a résolument pris le virage du design durable.


Le projet pédagogique


Au départ, un brief que Nicolas Deluy nous décrit.


« On a mis les étudiants au défi de créer deux concepts liés à la mobilité marine et sous-marine en quatre mois sur le thème Underwater Discovery. L’idée était de les accompagner dans le développement d’un véhicule qui permette d’explorer le monde marin et sous-marin. Plusieurs contraintes étaient posées. Le véhicule devait proposer une expérience à basse vitesse avec un objectif marqué de découverte de l'environnement. L’équipement devait être facile à transporter avec un nombre maximum d’utilisateurs fixé à quatre. Une caractéristique multigénérationnelle forte a été demandée. Dans ce projet, nous n’étions pas sur une recherche de produit élitiste. Le brief a été clair là-dessus. Tout le monde, au sein d’une même famille, devait être capable d’utiliser l’équipement. Enfin, le volet durabilité a été omniprésent dans le projet. Respect des fonds marins, limitation du gaspillage… Concrètement pour les étudiants, cela s’est traduit par limiter le nombre de pièces qui composent l’équipement. Moins de moules donc, moins de matière plastique, une recherche de matériaux intelligents et durables…. »


En essence, le message que BRP cherche à faire passer, au-delà de l’aspect marketing, est que la pratique d’une activité récréative motorisée peut être compatible avec le respect de l’environnement.


Quinze étudiants en design, de la première année de bachelor au Master, ont relevé le défi, co-encadrés par Philippe Perez pour l’école de design BESIGN et Jules Fontvielle, pour BRP, en collaboration avec Giorgia Gavelio. Deux étudiantes de l’école en Master, Lilou Tauban et Swann Bénichou, ont chapeauté les deux projets et ont bénéficié d’un encadrement à la carte, sur Sophia Antipolis, par plusieurs membres de l’équipe de BRP, en fonction de leur niveau d’avancée.


Cette génération Z, où un jeune sur deux boycotte les marques, ne cesse de fasciner. Pour BRP, ils ont développé deux projets futuristes, un sac à dos équipé d’un système qui permet une exploration augmentée sous l’eau (projet OceanX), et un véhicule utilisable à la fois en surface et sous l’eau, en eaux peu profondes (projet Ridedive).


Le sac à dos est inspiré d’un équipement de l’armée. Il est augmenté d’un casque de réalité virtuelle qui permet de projeter devant ses yeux des données qui permettent au fil du parcours d’exploration sous-marine de découvrir la faune et la flore qui peuplent le milieu. Le casque peut être paramétré pour donner des indications de profondeur. Les étudiants ont aussi réfléchi à des gants sur lesquels il y aurait des capteurs intégrés. Le système de propulsion est intégré dans le sac à dos et un système de ballast peut y être intégré. Le côté lent, contemplatif, était important aux yeux des étudiants. L’enjeu a donc été d’arriver à créer un petit équipement technique qui ait des caractéristiques précises et réalistes.


Le deuxième projet est un dispositif plus volumineux même s’il reste léger et compact dans sa conception. C’est un véhicule, la position de l’utilisateur est allongée et l’idée est de se mouvoir en surface et en plongée, grâce à un système de ballast intégré à l’arrière de l’équipement et à un joystick qui commande l’immersion. Les étudiants ont pensé à intégrer un foil rétractable ce qui est une fonctionnalité intéressante lorsqu’il y a peu de fond et pour transporter l’équipement. À l’instar du backpack jetpack, l’équipement peut être complété par un système de masques connectés. Une réserve d’oxygène est intégrée au véhicule.


S’il y a un point commun entre les deux projets, c’est la notion de découverte. No rush. La nouvelle adrénaline est désormais dans l’exploration augmentée et les moins de 25 ans ont beaucoup de choses à nous dire sur le sujet.


« Un designer, c'est quelqu'un qui facilite la vie des gens. Ce n’est pas que dessiner de beaux objets. »


C’est ainsi que Maurille Larivière présente le design. Et c’est pour cela qu’il a co-fondé deux écoles. Strate d’abord sur Paris en 1999, en collaboration avec le designer Jean-René Talopp et l’informaticien Jean-Pierre Sciamma, et BESIGN en 2013, sur la Côte d’Azur, the sustainable design school, en collaboration avec Patrick le Quément, l’ancien directeur Design de Renault, et Marc Van Peteghem, un architecte naval français impliqué dans la décarbonation de la marine marchande. Cette école de design industriel a choisi Cagnes-sur-Mer en port d’attache. À date, une centaine d’étudiants de la L1 au Master. 31 nationalités. Au cœur de la pédagogie, un enseignement par le faire, via des projets concrets, co-tutorés par des encadrants de l’école et les donneurs d’ordre partenaires. Toyota, Accenture, Thales Alenia Space, le CEA, BRP, Grand Large Yachting… Comment recycler les matériaux des véhicules en fin de vie ? Comment prendre en compte les personnes âgées dans les services de la ville ? Quelles sont les nouveaux modèles de plaisance ? Un semestre, Un projet. Si BESIGN est un établissement d’enseignement supérieur privé, l’école fait partie des happy few associés à Université Côte d’Azur, avec SKEMA, le CHU de Nice, la Fondation Lenval et l’École supérieure de réalisation audiovisuelle.


Objective Ocean by BESIGN


L’école a été labellisée Engaged for Ocean il y a quelques mois, une reconnaissance de son engagement depuis dix ans dans plusieurs projets de préservation de l'environnement marin. Dans la dynamique de la prochaine Conférence des Nations unies sur l'Océan qui se tiendra à Nice en juin prochain, BESIGN est co-lead d’une compétition internationale de design en partenariat avec le réseau Cumulus et la World Design Organization. L’accent est mis sur la pluridisciplinarité. Designers, ingénieurs, architectes navals, sociologues vont plancher sur le thème de la protection et de la régénération de l’océan. 500 projets sont attendus à visée professionnelle et grand public. 26 seront à terme sélectionnés par un jury d’experts. Ils seront exposés sur la promenade des Anglais en amont de l’UNOC. Pour ce projet, l’école est en recherche de sponsors. Avis aux thalassophiles...

Parution magazine N°46 (septembre, octobre, novembre)

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