Un été « sublime »
aux cimaises du Grimaldi...
Joseph Mallord William Turner
Arts en scène
The glacier melt series, 1999-2019 © Olafur Eliasson
Le Grimaldi Forum, après l’été 23 en compagnie de Claude Monet, affiche à son fronton l’exposition estivale 2024, « Turner, le Sublime Héritage », en collaboration avec la Tate. Elizabeth Brooke, chargée de mission curatoriale du temple londonien, signe le commissariat de l’événement présentant le plus important prêt d'huiles sur toile jamais réalisé : 38 huiles et 40 œuvres sur papier dialoguent sur 2000 m² avec quelque 30 œuvres d’artistes modernes et contemporains inspirés par l’œuvre du « Maître précurseur ».
Turner, « le » peintre romantique de son temps…
Du 6 juillet au 1er septembre, en provenance de la collection de la Tate of London, les œuvres de Turner (1775- 1851) vont révéler la conception sensible et poétique du paysage chez l’artiste, illustrer son style et ses qualités d’abstraction sans équivalent dans l’histoire de la peinture. Turner est l’un des plus célèbres peintres romantiques du 19e siècle, il est également largement considéré comme le premier peintre moderne !
Le mot du commissaire, Elisabeth Brooke
A la question « Qu’est-ce que le sublime » ? le commissaire explique : « Le concept de sublime a été mis en avant par Edmund Burke dans ″Enquête philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau″, publié en 1757. Burke a défini le sublime comme un effet artistique produisant l’émotion la plus forte que l’esprit est capable de ressentir. L’influence déterminante de Turner sur la peinture et par extension sur la représentation du sublime dans l’art sont mises en évidence dans le parcours, en dialogue avec des œuvres d’artistes modernes et contemporains majeurs comme John Akomfrah, Edward Burtynsky, Peter Doig, Ólafur Elíasson, Howard Hodgkin, Roni Horn, Richard Long, Lisa Milroy, Cornelia Parker, Katie Paterson, Laure Prouvost, Mark Rothko, Wolfgang Tillmans, James Turrell et Jessica Warboys. Ces œuvres contemporaines parsemées dans l’exposition montrent la pertinence encore aujourd’hui des explorations du sublime dans les paysages de Turner. »
Observateur hors pair de la nature, au cœur des éléments : Turner croque…
« C’est après avoir exploré les paysages britanniques, dès son jeune âge, que Turner devient un observateur passionné de la grandeur singulière de la nature. Ses représentations détaillées des lieux établissent dans un premier temps sa réputation. Lorsqu’il se retrouve en pleine nature, au milieu des éléments, le peintre réalise systématiquement des croquis afin de saisir l’atmosphère ambiante (lors d’une visite en 1828, Turner a même dessiné quelques croquis de Monaco au crayon dans un carnet emporté avec lui lors de son voyage de Marseille à Gênes…). De retour à l’atelier, il remanie ses croquis pour produire des toiles à mi-chemin entre les esquisses faites sur place, ses souvenirs et son imagination ; Turner utilise les éléments - montagnes, ciel, orages – avec un effet grandiose sur ses toiles, il capture non seulement la puissance expressive des forces de la nature mais réinvente aussi le genre du paysage. Ses œuvres d’art deviennent une référence dans la notion de Sublime qui nourrit l’esthétique du paysage en Angleterre au 19e siècle et bien au-delà », explique Catherine Alestchenkoff, directrice des événements culturels du Grimaldi Forum.
Du 6 juillet au 1er septembre 2024 au Grimaldi Forum, Monaco
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